Le premier tour de la primaire ouverte de la droite et du centre a été un énorme succès, plus de 4 millions d’électeurs se sont déplacés, là où la primaire de la gauche n’avait vu que 2,9 millions électeurs se rendre aux urnes. Preuve d’une réelle volonté d’alternance après 5 ans de mandat catastrophique de Hollande.
François Fillon a créé la surprise en arrivant très largement en tête avec 44% des suffrages, suivit par Alain Juppé 29%. Tous deux sont donc qualifiés pour le second tour. Nicolas Sarkozy est éliminé dès le premier tour, ne récoltant que 20% des voix, ainsi que Nathalie Kosciusko-Morizet qui fait 2,6%, Bruno Le Maire (2,4%), Jean-Frédéric Poisson (1,5%), Jean-François Copé qui ferme la marche avec 0,3%.
Il faut être honnête, le score d’Alain Juppé n’est pas à la hauteur de mes espérances, mais sa qualification pour le second tour face à François Fillon est une très bonne chose. En effet, ces deux anciens premiers ministres ont tous deux des projets très intéressants. Leur façon d’aborder la politique va, enfin, recentrer les débats sur le projet et non sur des polémiques comme la double ration de frites ou les ancêtres Gaulois.
J’attends donc avec impatience le débat d’entre deux tours qui aura lieu ce jeudi 24 novembre. Pour la première fois depuis (trop) longtemps, nous allons pouvoir comparer les projets de chacun et pas uniquement des personnalités.
Même si les deux finalistes feront de très bons candidats à la présidentielle, je reste convaincu que le projet d’Alain Juppé pour la France est le plus équilibré et plus réaliste sur le plan économique.
Ainsi, je pense que la cure d’austérité poussée à l’extrême pas François Fillon va au-delà du raisonnable. Par exemple, souhaiter supprimer de 500 000 à 600 000 postes de fonctionnaires est irréaliste, voir dangereux : il reviendrait à quasiment geler les recrutements sur l’ensemble du mandat. En effet, pour les 5 prochaines années le nombre de départs à la retraite devrait justement se situer dans cette fourchette. Appliquer cette promesse de campagne revient donc à ne recruter aucun professeur, aucun policier ou aucun personnel hospitalier etc. pendant 5 ans.
En termes de politique internationale, ma vision gaulliste d’indépendance de la France voit d’un mauvais œil tout alignement de notre politique étrangère sur la Russie de Poutine, tel que l’envisage François Fillon.
Mais c’est sur le plan sociétal que la ligne de François Fillon me pose le plus de problèmes. Ainsi, sur le droit des femmes et notamment le droit à l’avortement, auquel François Fillon est opposé « à titre personnel », me pose un cas de conscience.
Il en va de même, concernant les droits des homosexuels, outre sa volonté de réécrire la loi Taubira (ce qui lui vaut le soutient de sens commun), je ne peux m’empêcher de constater que :
Au contraire, Alain Juppé, a une vision plus progressiste, et est plus en phase avec la société actuelle et les défis de demain. Ainsi, Alain Juppé donne la priorité à :
Mais surtout, ce qui me plait chez Alain Juppé, c’est la volonté de mettre le paquet sur l’école, qui est pour lui la mère de toutes les réformes.