De la tragédie du séisme au Japon, nous pouvons tirer 2 enseignements : Le premier est la dignité, le sang-froid, et la force dont font preuve les japonnais. Le second, c’est qu’au niveau des Verts, c’est tout l’inverse !
En posant le débat sur le nucléaire en profitant de la tragédie vécue par les japonnais, les Verts ont fait preuve d’une récupération politique malsaine et de raccourcis assez aléatoires. Je ne parlerais pas de leur vague connaissance niveau géographique (voir Cécile Duflot qui place le Japon dans l’hémisphère sud) pour m’étonner du rapprochement fait entre la situation du Japon et de la France et des hypothèses fantaisistes faites sur le sujet.
En effet, même si le Japon et la France sont sur le même hémisphère, les situations, les risques géologiques ne sont pas du tout les même. En effet, même si l’adage dit « qu’il ne faut jamais dire jamais », les risques d’avoir un séisme de magnitude 9 sur l’échelle de Richter suivie d’un gigantesque tsunami sont assez faibles en France. D’ailleurs, il est important de souligner l’aspect exceptionnel du drame qui s’est produit au Japon : Je l’ai dit plus haut, mais il est absolument nécessaire de noter que le séisme est le quatrième plus puissant jamais enregistré. De même, le tsunami qui a suivi a vu des vagues de plus de 14 mètres frapper les côtes du Japon. L’ampleur dramatique du bilan humain est malheureusement là pour confirmer. Ainsi, même dans les cauchemars les plus improbables, une telle catastrophe en France nous poserait des problèmes bien plus grands que le nucléaire. Prenons par exemple les usines, les centrales au gaz, ou même les barrages hydrauliques. Quel pourraient être les effets dévastateurs d’un séisme sur ces structures, et surtout les conséquences d’un effondrement de ces dernières. Pour vous en convaincre des conséquences d’une rupture de barrage, souvenez-vous du drame de Malpasset.
Les détracteurs du nucléaire argumentent souvent ses alternatives pour la production d’électricité. Elles existent en effet, elles sont toutes pertinentes, mais aucune d’entre elles n’est parfaite :
L’énergie nucléaire n’est pas exempte non plus de défauts, les risques, bien entendu, et une production de déchets de haute activité et à vie longue. Cependant, ces derniers ne représentent que 3,3 g par an et par habitant. La capacité de production d’électricité par contre est énorme.
Il n’existe donc pas d’énergie parfaite, tout est question de rapport entre le risque, le rendement, le prix, la pollution. On ne peut comparer les énergies entre elles sans considérer l’ensemble de ces paramètres.
Les détracteurs du nucléaire ne manqueront pas de citer l’exemple de pays ayant fait de choix de sortir du nucléaire, pour vous dire que c’est possible de s’en passer sur le territoire. Et ils ont raison ! Mais, il y a une contrepartie, ces pays, importent leur électricité, ou utilisent le gaz. C’est donc un bilan carbone pas franchement bon, mais aussi une dépendance énergétique forte (souvenez vous la crise du gaz lorsque la Russie a coupé les arrivées). Et dans le fond, c’est une façon de se déporter le problème dans le pays voisin : Prétendre sortir du nucléaire, pour importer de l’électricité produite pas des centrales nucléaires dans le pays voisin, ce n’est pas une vraie sortie du nucléaire !
Il existe également une différence de taille : le prix ! Là où en France l’électricité revient à moins de 100€ HT le MWh, il atteint presque 150 € HT le MWh en Allemagne (source étude Eurostat).
Au final, il n’existe pas d’énergie parfaite, chacune a ses qualités et ses défauts. Chercher des ressources alternatives ne peut être que louable et nécessaire. Mais à mon sens, le vrai débat se situe ailleurs : la consommation. On ne peut continuer de battre chaque année un record de consommation d’électricité. En favorisant les bâtiments peu énergivores via le Grenelle de l’environnement, le gouvernement a fait un pas en ce sens. Mais il reste beaucoup à faire, notamment dans les bâtiments anciens. Et surtout, il faut changer nos usages. Car la clef ne dépend pas de l’état, mais bel et bien de nous !
2 réponses à La place du nucléaire en France, un faux débat