Hier soir à Vienne avait lieu le premier débat du département de l’Isère sur l’identité nationale, organisé par Mr le préfet Albert Dupuy et Mr le sous-préfet Philipe Navarre en présence de Mr Serge Dufoulon, sociologue, maître de conférences à Grenoble et d’une grosse soixantaine de participants toutes tendances confondues (ou presque).
Sujet sensible, mais nécessaire à mes yeux (voir la note Osons débattre sur l’identité nationale) ce débat fut vraiment intéressant. Je ne vais pas le cacher, il y avait à boire et à manger dans les interventions : du faux débat sur la Burkat aux crottes de chien (sic), mais fort heureusement, ceci ne concernant pas la majorité des échanges (bien au contraire). Comme l’avait souligné Mr Dufoulon « Il ne peut se réduire à la question de l’immigration, même si c’est un élément » l’objet et l’essence même du débat étaient ailleurs. Ainsi comme je l’ai souligné lors de mon intervention :
L’essentiel dans ce débat n’est pas de savoir ce qui nous différencie, mais bel et bien de chercher ce qui nous rassemble. Avoir une vision de rassemblement plutôt qu’une vision de différenciation. Après tout, la France est forte dans sa diversité, mais elle l’est encore plus dans son unité, unité derrière un certain nombre de valeurs autour duquel l’ensemble des Français se retrouve, une sorte de pacte républicain non négociable. Alors ces valeurs quelles sont-elles, d’où viennent-elles ? Elles proviennent en majorité de l’héritage historique extraordinaire de la France, elles sont nées des racines judéo-chrétiennes, au Siècle des lumières, dans le sang de la révolution, et dans le traumatisme des deux dernières guerres. Ces valeurs sont celles de la devise de notre république : Liberté, Égalité, Fraternité, mais également laïcité, humanisme, solidarité, démocratie, respect de l’autre. Ces valeurs qui sont le ciment de notre nation, nous devons en être fiers, et après tout, la fierté n’est elle pas également une valeur française ?
Cette vision du débat a été également partagée et conforté par de nombreuses autres interventions, dont le mot d’autre était créer une cohésion sociale. La suite du débat s’est poursuivi les échanges entre les citoyens et la nation. Certains se sont émus du peu d’entrain lié à la fête nationale, ou aux commémorations des grandes guerres alors qu’elles devraient être un moment de partage et d’échanges entre citoyens.
Plus tard, Mr Serge Dufoulon nous a invités à nous questionner les moyens à développer pour développer cette identité nationale, afin de favoriser ce sentiment d’appartenance à cette nation France, sur les rites de passes, qui viendraient celer ce contrat de citoyenneté. Des pistes en ce sens ont été évoquées, comme le service civique obligatoire pour les jeunes, l’impôt sur le revenu obligatoire (même symbolique). À titre personnel, J’ai rappelé que :
L’école devait être le lieu où par l’éducation civique les valeurs de la nation (que j’ai évoquées précédemment) devaient y être inculquées. Comme beaucoup d’autres intervenants, j’ai regretté que le service militaire ai été supprimé, puisqu’il permettait un échange entre toutes les couches sociales. Et que si je voyais la nécessité d’un service civique obligatoire, il me paraissait, quitte à être provocateur, nécessaire d’instaurer des « piqures de rappel » pour nos ainés via des journées citoyennes.
C’est après 2h30 de débat que le préfet clôtura les débats à sa charge de faire une synthèse et de le remonter au ministre de l’immigration et de l’identité national, Mr Éric Besson.
Un mot tout de même sur les absents de ce débat, les dirigeants du PS qui n’avait pas trouvé de mieux que de boycotter ce débat. Un geste complètement stupide à mes yeux, puisque la vision de chacun, toute tendance politique est nécessaire. Mais ce n’est pas le premier signe de replis sur soi, de rejet du débat citoyen et républicain dont font preuves ces personnes.
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Une réponse à Vienne inaugure le premier débat en Isère sur l’identité nationale