Une fois n’est pas coutume, c’est un sujet très personnel que je voudrai aborder dans ce billet. En effet, il y a plus d’un an, le 20 mars 2013, j’avais la douleur de perdre mon plus jeune frère, âgé de seulement 25 ans. Ce dernier souffrait depuis plusieurs années de dépression, et a préféré mettre fin à ces jours. Derrière la douleur de cet évènement dont je ne comprendrai sans doute jamais l’acte final, je me pose la question du traitement de la dépression en France, championne du monde de la consommation d’antidépresseurs.
Car c’est bien cette vision très médicamenteuse qui m’interroge, d’autant plus que, dans mon cas, c’est avec ces médicaments, censé le soigner, que mon frère a mit fin à ses jours. Oh, je ne dis pas que ce sont les médicaments qui sont les responsables de sa disparition, puisque les précédentes TS n’étaient pas médicamenteuses, mais je cherche à souligner ce paradoxe. Donner accès à ces antidépresseurs, sans contrôle, c’est un peu comme donner une boite d’allumette à un pyromane (voir également suicide et antidépresseurs).
Poussant cette réflexion, je me suis également posé la question du remboursement par la sécurité sociale des traitements de la dépression. Ainsi, si les séances de psychiatre, sont remboursés par la sécurité sociale, les séances de psychologue ne le sont pas (sauf s’ils exercent dans un centre CMPP). Le premier pourra vous prescrire des antidépresseurs, le second non.
Le but de cette note n’est pas de jeter le discrédit sur la profession de psychiatres, ni sur la vertu des antidépresseurs, mais sur ce déséquilibre, et cette approche trop souvent médicamenteuse (qui n’est d’ailleurs pas que l’apanage de la dépression), mais d’ouvrir le débat. Si vous êtes psychologue, psychiatres, ou confrontés à de tels épreuves, n’hésitez pas à réagir dans les commentaires.